Post-remembrement…
La plaine, à perte de vue…

Plus de haies, plus de clôtures et tellement moins de prés.


Droit de Réponse
Fabienne Péchery, le 15 Novembre 2002
En ce jour de mi-novembre, je pose mon regard par la fenêtre de la « maison commune » sur cette plaine qui a suscité tant de critiques ces mois derniers depuis que « Maître Remembrement a encore frappé ».
Les bois s’illuminent d’une couleur rousse sous le pâle soleil d’automne et se fondent en une douce courbe à l’horizon. Quelques arbres émaillent les champs recouverts du tapis vert tendre des blés qui poussent timidement et qui plus tard deviendront une houle cotonneuse sous la brise du printemps. Et je me dis que je n’ai aucunement l’impression de me trouver devant une Beauce impersonnelle et froide. La douceur de ces lieux apaise l’âme toujours autant et atténue les tracas de la vie quotidienne. Ils semblent encore nous raconter la vie de nos ancêtres que l’on s’imagine travailler , le dos courbé sur leur petit lopin de terre, se mesurant en arpent, et faisant avancer d’un pas lourd et fatigué leurs chevaux dans les sillons profonds de cette terre exigeante.
Car là se situe le vrai problème : l’évolution du monde rural. Vous, spectateurs sans indulgence, qui avez la dent dure envers les quelques paysans qui subsistent , guidés par cet amour viscéral de la terre mais sans cesse montrés d’un doigt accusateur : « destructeur de la nature » « pollueurs » « croqueurs de subventions ». Voulez-vous de notre vie, d’une situation ballottée entre les termes techniques de PAC, CTE, QUOTA, PMVA, PCO, et autres initiales froides inventées par des technocrates qui rédigent chaque année des mesures contradictoires et décident de notre avenir en nous faisant remplir des monticules de dossiers indigestes. Bien sûr, me direz-vous, c’est de votre faute : la course aux rendements a plongé le monde agricole dans une spirale infernale et il nous faut revenir à une « agriculture raisonnée ». Facile à dire, vu de l’extérieur.
Mais ne vous en déplaise, il faut quand même tenter d’aménager l’espace pour au moins faciliter ce travail dont la quintessence même est d’entretenir la nature et non pas de la détruire. De même que les voitures sont de plus en plus puissantes, les tracteurs gagnent en énergie et en technologie et ne se contentent plus de petites surfaces. Pour conclure ce modeste article d’une personne un peu lasse d’entendre des critiques, j’aimerais un peu plus de reconnaissance pour ces travailleurs de la terre qui la respectent quoique vous en pensiez.
« Morne plaine » peut-être mais espérons point encore la « Bérézina » pour nous et nos enfants.
Une réponse sur « A propos des Nouveaux Paysages de nos campagnes »
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