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histoire régionale un peu d'histoires

Les curés de l’église Saint-Laurent de Montillot depuis le 16e siècle.

A. Buet

Commune: MONTILLOT- 89660

Département: Yonne

Eglise Saint-Laurent

I: Les curés de Saint-Laurent de Montillot (mise au point de Juin 2005)

II: Commentaires et Témoignages

Des témoignages écrits ou oraux, et des documents d’archives, permettent de connaître un peu mieux la vie de certains de nos curés ( c.f.  tableau « curés de Montillot »).

BROTÉ ( ou Brostey, ou Brothé?) Philipe On a le rapport de l’huissier de Vézelay, « sergent royal à cheval », venu le 22 décembre 1571 (Charles IX était roi de France), faire connaître à chacun des chefs de famille, la sentence leur ordonnant de payer à « la vénérable et discrette personne Messire Philipe Broté, prêtre bachelier en droit, curé de l’église paroissiale de la ville et fauxbourg de Montilliot », … « trois quartes de blé-seigle » …. « par chacun an au jour et fête de Saint-Rémi », et en outre « cinq deniers tournois chacun » … « et ce pour trois années d’arrérages ». ( cote ADY  G 2547 ).

BROTHEY EdmeC’est dans le « Fonds Guimard » aux Archives de l’Yonne (ADY – cote 3E7-21 ) que l’on trouve le dossier intitulé « Années 1602-1603. Procès-verbal des témoignages rendus en faveur d’Edme BROTHEY, curé de Monteluot, poursuivi à la requête des chirurgiens et barbiers d’Auxerre, pour raison des cures qu’il a faites ». Ces 15 témoignages sont transcrits par 2 notaires d’Auxerre : un drapier , un vigneron glissent sur la glace et se fracturent l’épaule, une servante tombe dans un escalier, une femme revenant des champs tombe de la charrette dont le cheval s’est emballé et passe sous les roues, un charpentier tombe d’un échafaudage …etc… Dans tous ces cas notre curé guérit ses patients au moyen de manipulations et onguents. Il se déplace quand on l’appelle à l’aide, mais il accueille aussi les malades en son presbytère de Montillot, les nourrit et les soigne, sans rien exiger des plus pauvres…L’authenticité des personnages cités a été confirmée par l’exploitation des fiches de la Société Généalogique de l’Yonne (cf « Genea89 » N° 96).C.F. : article sur le site Internet de Montillot « Edme Brothey, curé de Montillot et rebouteux renommé ».

DELAPLACE EdmeEn août 1653 (sous Louis XIV), « prestre curé de Montelluot », il est témoin , avec Me Mathurin DEFER, praticien, lors de l’achat de parcelles de terre au « faubourg de Toucheboeuf » par Bon de la Borde, écuyer, récemment arrivé au village , devant le notaire Jean PERNOT.

DELAPLACE  Denis« Sa vénérable personne Messire le Curé Denis Delaplace » a son titre et son nom gravés sur lacloche baptisée en 1648.  On peut se demander s’il ne s’agit pas de la même personne que le « Edme » ci-dessus…

COLLAS  Guillaume Il s’agit de l’un des plus longs ministères exercés dans notre église. C’est ce prêtre,  arrivé au début 1672, qui, – se référant à l’Ordonnance de Louis XIV de 1667 – , a ouvert le premier registre paroissial dont nous disposons aujourd’hui, et pendant 43 ans, a rédigé les actes de naissances, mariages et décès des habitants du village.Il avait une forte personnalité et n’hésitait pas à s’attaquer aux « classes privilégiées » de l’époque, petits nobles locaux et abbés de Vézelay, ceux-ci étant, jusqu’à la Révolution les seigneurs de la région. L’écho de ces conflits est parvenu jusqu’à nous , les écrits de justice de l’époque.ayant été soigneusement conservés dans les archives privées des « parties adverses ». Des anecdotes de son histoire font l’objet de plusieurs écrits présentés sur le site de Montillot :                  

– Chapitre I : « 27 janvier 1672 ; un nouveau curé est nommé à Monteliot » . Il s’agit du texte en latin de sa candidature présentée au Chapitre de Vézelay (ADY – cote H 1976).            

– Chapitre II : «  l’église de Monteliot et son curé sont inspectés »  On trouve les rapports sur l’état de l’église présentés par le curé en 1680 et 1692, ainsi que celui de l’Archiprêtre « inspecteur » en 1689. Ces documents sont déposés aux Archives de Saône et Loire (Diocèse d’Autun- liasses 2G11 et 2G12).-                     

– Chapitre III : «  L’affaire du banc de l’église » dont le déroulement a pu être reconstitué à partir d’archives privées parfaitement conservées à Montillot depuis 3 siècles. Le curé Collas s’appuyant sur des règles émises par l’Evêque d’Autun, voulait éloigner la famille noble du banc qu’elle occupait dans le chœur pendant les messes depuis plusieurs dizaines d’années. Soutenu par les habitants, il a porté ce différend devant l’Officialité de Moulins et le Bailly d’Auxerre…-                     

– Chapitre IV (à venir) : « le différend entre le  curé COLLAS et les abbés de Vézelay sur le montant de sa portion congrue »  L’affaire commence par une sommation adressée au Chapitre de Vézelay, se poursuit par des accords partiels et se termine par une sentence du Bailliage d’Auxerre condamnant le dit Chapitre à payer un « droit de fouage » à notre curé…( ADY- liasse H 1997).               

FAULQUIER Jean-Baptiste  et  GOUREAU Pierre Pas d’évènements marquants dans cette période ( 1715 à 1764, sous le règne de Louis XV) . Dans les archives de l’église, on ne trouve que les déclarations périodiques des revenus de la cure et quelques actes notariés courants, de location de terres à des habitants du village : de Messire FAULQUIER à Jean TREMEAU en 1724 (notaire DEFERT), à Edme Rétif en 1732, à Etienne TREMEAU en 1744….; De Messire GOUREAU à Morice SAVELLY en 1753…J.B. FAULQUIER , curé de Montillot pendant 33 ans, y est mort  en septembre 1750.P.GOUREAU  y est décédé en décembre 1763, à 55 ans.

DESAUTELS Jacques Anne Après 25 ans de ministère de J.A.Desautels, on aborde la période révolutionnaire. En novembre 1789, tous les biens ecclésiastiques sont nationalisés. En juillet 1790, une loi réorganise le clergé séculier et définit une « Constitution civile du Clergé » (c.f. le texte du site intitulé « 1789-1790- La Révolution à Montillot. Vente des biens nationaux »). Evêques et curés sont élus par le peuple, deviennent des fonctionnaires de l’Etat (leur nombre est réduit) et doivent prêter serment de fidélité « à la Nation, à la Loi et au Roi », sous peine de poursuites et de graves condamnations. L’application des nouvelles règles prend du temps. L’inventaire des biens de l’église de Montillot se fait en plusieurs étapes, de septembre 1790 à janvier 1794 (et même en juin 1799 pour la chapelle de Vaudonjon) ; et les adjudications de décembre 1791 à juin 1799.Ne subsiste qu’une seule église « habilitée » au chef-lieu de canton, Châtel-Censoir, les autres anciennes paroisses ne recevant que des « desservants ». L’historien  E. PALLIER rapporte que « le curé de Brosses, Marizy, puis Claude Tabouillot, desservant de Montillot ,…

DESAUTELS Jacques, autre desservant de Montillot, …prêtent serment le 19 floréal An IV ( 8 mai 1796) ».  Un autre document ( ADY – Q 569) nous signale que « le sieur Breton, cy-devant desservant de la commune de Montillot, prêtre condamné à la déportation » est en fuite, et recherché en vain par les autorités locales …Il est probable que J.A. Desautels a pu officier dans l’église de Montillot jusqu’en janvier 1794, date à laquelle l’Administration a fait enlever les objets du culte.Quant à la rédaction des actes d’état-civil, l’Assemblée Législative l’a confiée le 20 septembre 1792 aux municipalités. A partir de novembre , l’ancien maire Louis Nicolas de Villenaut reprend ce rôle avec le titre d « ’officier public municipal ».En cas d’absence, il est remplacé par le maire Pierre Carillon ou son adjoint Jean Porcheron.On retrouve l’écriture de notre curé en juillet 1795, nommé « secrétaire-greffier » de la municipalité, après avoir assuré un remplacement «  au deffaut de membre du Conseil général sachant écrire » !Il meurt au presbytère le 18 août 1796, à 72 ans ; les témoins qui ont signé l’acte sont ses voisins François Maupin et Antoine Defert, « propriétaires ».A noter que sa nièce Gabrielle Jacqueline DESAUTELS, venue avec lui à Montillot, s’est mariée en février 1791 avec François MAUPIN, « garde des bois », qui a acheté en juillet 1796 la « maison presbytériale » vendue comme « bien national ». Elle est décédée en mars 1840 à 95 ans. 

Pour rétablir la paix religieuse et mettre l’Eglise à son service, Bonaparte, Premier Consul, conclut en juillet 1801 avec le pape Pie VII  un « Concordat », qui est resté en vigueur jusqu’à la Loi de Séparation de 1905. Le pape renonce aux biens de l’Eglise qui ont été nationalisés,  et reconnaît la République ; celle-ci reconnaît la religion catholique comme «  celle de la majorité des Français ».Tout l’épiscopat est renouvelé. Archevêques et évêques seront nommés par le gouvernement (c’est-à-dire en 1801 par le 1er Consul lui-même).  Les curés seront nommés  par les évêques, mais « agréés par le gouvernement ». Tous devront prêter serment devant les autorités civiles et le gouvernement leur assurera un « traitement convenable ».Après la chute de l’Empire, la Charte de Louis XVIII, en 1814, proclame à nouveau la religion catholique comme religion d’Etat. Le roi voudrait revenir à l’ancien régime, mais finalement le Concordat est maintenu. Pendant une période d’une vingtaine d’années, il semble qu’il n’y ait pas eu de prêtre à l’église de Montillot, mais seulement des « desservants »..Dans ses cahiers manuscrits, J.A.G. de LENFERNA  note ses relations avec les « curés de Brosses », Marisy et Tabouillot. En 1818, le prêtre desservant touche 300 francs de la commune. A partir de 1820, on retrouve des curés « affectés » à Montillot. ; ils logent au nouveau presbytère, acheté en 1819 par la commune au notaire RABIER – époux Grossot – On note dans les archives communales  qu’en 1848, 6 m2 pris sur le terrain du presbytère ont permis de construire un escalier pour la nouvelle mairie, et qu’en 1854 le maire PERNOT a commandé à l’architecte CIRCUIT des travaux de restauration du presbytère….

Les curés du 19e siècle se nomment CALMUSGIRARDSUISSEGAUTHERON (resté 43 ans, aussi longtemps que l’abbé COLLAS ; très bon chanteur, d’après des témoignages recueillis il y a 50 ans), REGOBIS  (d’une famille de Brosses), DEFERT ( pas apparenté aux Defert de Montillot), puis, arrivé en 1911, Henri DORNERT (1872-1937) et ensuite Jean CARRÉ en 1933. Nous connaissons mieux ces quatre derniers, grâce aux témoignages du Chanoine LEVISTE sur les étapes de leur carrière et de Pierre GUTTIN (P.G.) – et autres paroissiens – par des anecdotes.

Depuis le début de la 3ème République, l’anticléricalisme n’a cessé de croître, pour aboutir à la loi du 9 décembre 1905, dite « de séparation de l’Eglise et de l’Etat » qui met fin au Concordat : « la République ne reconnaît, ne salarie, ni ne subventionne aucun culte ». L’Eglise nomme librement ses évêques ( le pape Benoit XV acceptera pourtant en 1921 de consulter le gouvernement) et institue le « denier du culte » pour subvenir aux besoins de ses ministres. Suite à un accord conclu en 1924, des « associations diocèsaines » subviennent aux frais et à l’entretien du culte catholique, sous l’autorité de l’évêque.

Ces problèmes ont certainement agité les esprits , à Montillot comme dans le reste de la France, les catholiques s’opposant aux anticléricaux … Une seule trace en subsiste de nos jours : un socle nu à gauche de la grille d’entrée de l’école ; il supportait une croix, la « Croix de la Chaly », qui aurait été  déscellée à cette époque et jetée dans une mare proche…

Revenons à nos curés…

REGOBIS Léger

Arrivé en novembre 1880, « le curé Regobis était natif de Fontenilles, nous dit P.G. …un géant avec des pieds aussi larges que longs, qui auraient pu d’un coup écraser une couvée d’oisillons, un air faussement naïf…Je l’ai connu, lui ai servi la messe lorsqu’il venait au pays revisiter son ancienne paroisse…Il était navré que sa gouvernante l’ait incité à quitter Montillot… »

Il était  né en avril 1846 de Jacques , menuisier à Brosses et de Rosalie Moreau. Son oncle Pierre était menuisier à Fontenilles.

DEFERT Antonin

….Et le curé DEFERT : « petit chapeau oblong, voix douce, aspect effacé ; le curé de ma jeunesse – il l’a baptisé en février 1907 – qui, malgré ses emportements spontanés n’a jamais « gournégé » ( = tourmenté..) les faiseurs de fredaines que nous étions… ».

Originaire de Tharoiseau, sa famille – sans lien direct avec les Defert de Montillot -, a acheté le « château » en 1909 à Mme de Montigny, dernière descendante de la famille de Lenfernat, et après la mort prématurée de l’abbé en 1921, l’a revendu en 1922.

DORNERT Henri

L’abbé DORNERT, de l’avis général, avait une forte personnalité. Caractère autoritaire et entreprenant, très préoccupé par les questions sociales, il s’est souvent opposé aux « bourgeois » de l’époque. Invité à démissionner, c’est finalement sur avis défavorable des « examinateurs synodaux » qu’il fut « déplacé » et arriva à Montillot.

Durant son précédent ministère à Vallan, il avait publié un intéressant bulletin paroissial, l’ « Ami du Foyer », avec notices historiques sur le village. Photographe de talent, il a laissé des photos de l’église de Gy l’Evêque. Il a eu longtemps avec lui sa mère, dame imposante qui, donnant son opinion, se faisait taire par un vigoureux « madame Dornert ! ».

En 1928, dans un rapport à l’Archevêché sur la cure de Montillot, il déclare qu’il y a peu de casuel  (=ressources supplémentaires), mais « culture de l’immense jardin, élevage de lapins et poules, fabrication de frênette et confection de conserves  et de légumes pour l’hiver ».

Bien sûr, P.G. fut l’un de ses enfants de chœur. Ecoutons-le ….

« ….Malgré la récente séparation Eglise-Etat, il y avait beaucoup d’enfants au catéchisme. Le curé Dornert était parfois sévère, mais savait nous amuser aussi…Sa mère était veuve ; je l’ai bien connue, elle s’asseyait en causant sur notre banc. Dans le village, très imbu de sa fonction, il ne pouvait s’empêcher de s’emballer en paroles contre ceux qui lui lançaient des piques pour le taquiner, du genre « vous n’avez pas la douceur évangélique » ! Tendance Marc Sangnier, Il ne voulait pas s’abaisser devant les riches ; je ne l’ai jamais vu accepter un repas. Je l’ai vu se disputer avec un prêtre  qui avait chanté un psaume en faveur du roi…Auxiliaire militaire, il a été infirmier de 1914 à 1918. De grande taille, il est devenu corpulent, – 118 kg -. Colosse et bon vivant, il n’hésitait pas à répondre par un bon coup de pied dans la partie charnue du bas du dos à celui qui lui manquait de respect !…. »

Instituteur et curé : … « sans se fréquenter, bons éducateurs tous les deux, l’abbé Dornert et Mr Charbois s’estimaient… »

Le voisinage : …. « le matin, quand il ouvrait sa fenêtre sur la rue des côtes, il était accueilli par les plaisanteries un peu sacrilèges de son voisin d’en face, le mécréant Louis B…, le garde-champêtre. Bons voisins quand même, Louis rendait volontiers service, rebattant la faux du curé, greffant les arbres, l’aidant aux récoltes….et en échange recevait salades et fruits… ».

… « Sa dernière gouvernante, Melle Jeanne, d’âge canonique, d’une propreté excessive dans le ménage, arrivait toujours à l’église au moment du prêche ; le curé s’arrêtait alors…je continuerai quand le ministre de l’Intérieur sera installé… ».

La commune lui louait le presbytère ; premier contrat de 6 ans le 1er janvier 1912 signé par le maire Félix DEFERT, pour 90 francs par an. On trouve dans les archives un autre bail, daté de juillet 1926, pour 6 ans , à 500 francs par an, passé à 550 francs après l’électrification de 1928, puis à 600 francs.

Une crise violente survient en 1933 entre  la municipalité et le curé DORNERT ( motif ?). ; celui-ci est nommé à Champvallon, et remplacé par Jean CARRÉ . Le « partant » est vraiment très en colère : titulaire du bail en cours, il refuse de sous-louer le  presbytère au nouveau curé ; heureusement ; un logement gratuit est offert à celui-ci à Brosses…De plus, il emporte avec lui les archives de l’église …qui reviendront plus tard aux Archives du département…

Son ministère à Champvallon fut plus paisible ; il y laissa, nous dit-on, un bon souvenir et, à sa mort à Auxerre en 1937, il demanda à y être enterré ….et y fit ramener le corps de sa mère, alors qu’il avait acheté la concession N° 190 dans le cimetière de Montillot…

En août 1935, le maire Alfred DEFERT a loué le presbytère à Vincent GARNIER, jusqu’à son départ en maison de retraite en juillet 1952, puis vendu cette propriété en mars 1953 à Mme Vve DELUME.

CARRÉ Jean

Orphelin très jeune, il est élevé à Auxerre par les religieuses de l’Orphelinat ; rue Martineau des Chesnez, établissement auquel il est resté très attaché toute sa vie.

Il est de taille moyenne, très brun et ne voit que d’un œil

Arrivé à Brosses en 1933, il loge dans une petite maison à l’angle du chemin de ronde (logement offert gratuitement) . Le vrai presbytère de Brosses, en face de la mairie, avait été vendu après la loi de 1905, puis rasé et remplacé par une construction du type « chalet ».

Il prend ses repas chez la buraliste proche.

On garde à Brosses et à Montillot le souvenir d’un excellent prêtre, sincère, accueillant, dévoué à tous, et surtout aux gens simples. Il n’hésitait pas à aller, avec sa petite voiture, récupérer le cantonnier ivre mort dans un fossé, ou à tirer du puits une paroissienne âgée et suicidaire…

Ses prêches étaient pleins d’ardeur et de conviction, et on nous dit que l’église de Brosses était souvent pleine et que l’on se souvient encore de ses messes de minuit.

Par contre, on rapporte qu’il « avait une dent » contre les familles bourgeoises de Brosses et leur « banc fermé » à l’église – avec coussins, capitons et pompons … !

A l’arrivée des Allemands en juin 1940, il se multiplie pour « caser » au mieux les réfugiés des Ardennes, leur procurant logement et travail. Bien que mort de peur, il n’hésitait pas à s’interposer lorsque les soldats « occupants » voulaient vider les caves.

Après l’abbé Carré, le recrutement des prêtres étant très insuffisant , on dut « élargir » les paroisses…qui deviennent des « secteurs ». A partir de septembre 1953, c’est le curé de Châtel-Censoir qui  desservira les villages de Montillot, Brosses, Bois d’Arcy et Merry-sur-Yonne.

L’administration du Diocèse de Sens-Auxerre ayant bien voulu nous fournir l’état-civil des titulaires depuis 1950, – une dizaine -, nous avons recueilli, pour certains d’entre eux, les  témoignages  de quelques paroissiens, que nous tenons à remercier…

MONIN Jules

Citation :… « D’allure « militaire », portant toujours un béret, il faisait prier pour la France à toutes ses messes. »

Il a été ensuite directeur du journal « la Liberté de l’Yonne » à Auxerre.

VAN EDE Pierre

Hollandais sympathique et dynamique . Il avait été vicaire à St Pierre d’Auxerre. Il a relancé le bulletin paroissial « la Collégiale », qui avait paru au début du siècle. Il a organisé des activités de groupes de jeunes (réunions, voyages, kermesses…) et a dirigé des travaux d’entretien  et de rénovation partielle à l’intérieur de l’église de Châtel. Il se souciait aussi  de la restauration des autres églises de sa paroisse et a créé une association dans ce but. Il fut ensuite curé à Vermenton, puis à Avallon et à Island.

PASTEAU Albert

Prêtre et chanoine honoraire à Paris, il venait en vacances à Châtel, et , pendant la saison d’été, assistait le père Van Ede pour la célébration des messes dans les autres villages. De 1961 à 1963, il était « affecté » à Montillot, et de 1963 à 1965, il fut « délégué » auprès du curé de Châtel-censoir.

VAN AALST  Jean

« Hollandais de grande taille et très cultivé, mais plutôt timide et réservé, ce qui peut-être impressionnait ». Très paternel, il connaissait presque tous ses paroissiens. Après son départ, il est souvent revenu dans son ancienne paroisse et avait un plaisir visible à retrouver ses « ouailles ».

ROUSSEAU Daniel

D’une famille d’artistes, il était lui-même peintre et dessinateur. Il a fait ses études à Paris. Il a aussi suivi les cours de l’Institut de théologie orthodoxe de Paris, et fut professeur à l’Institut d’études œcuméniques « St Serge ».

Spécialisé dans les icônes, il a publié en 1982 un ouvrage important sous la direction d’Olivier Clément, théologien orthodoxe, intitulé « l’Icône, splendeur de Ton Visage ». Il poursuit ses recherches, et a effectué de nombreux voyages en Russie, Grèce, Roumanie…

 Il s’est attaché à la remise sur pied de la catéchèse. A l’église de Châtel, il cherchait à recréer les belles cérémonies du monde orthodoxe (liturgies, ornements …). Il a su faire appel aux fidèles pour des travaux améliorant la beauté de l’édifice.

Devenu archiprêtre à la cathédrale de Sens, il a été ensuite quelques années Recteur de la basilique de Vézelay. Il est actuellement curé d’Aillant-sur-Tholon et responsable du secteur..

FOUQUEAU Robert

D’une famille de cultivateurs, il a été curé de Migennes avant de venir à Mailly-le-Château, puis à Châtel en tant que « curé modérateur » avec les pères MOREAU et MARLOT.

Il s’est spécialisé dans l’étude des Évangiles, suivant des cours à Paris tout en assurant sa charge de curé de Châtel-Censoir.

MOREAU Jean-William

Originaire d’un milieu rural très simple du Tonnerrois,  il a fait ses études au petit séminaire de Joigny, puis à Sens . Arrivé à Mailly-le-Château en 1985 (il y avait alors 3 prêtres « in solido » pour le secteur de Châtel) et à Vermenton en 1990 . Il fut alors chargé des cures de Vermenton, Arcy-sur-Cure et Châtel-Censoir. Très dynamique, il était proche de la jeunesse rurale et participait à de nombreuses manifestations d’associations caritatives…. ; très estimé dans toute sa paroisse, –  « aimable, avec un sens profond de l’autre » … « très dévoué, le type parfait du brave curé de campagne »… « disponible et tolérant » …- Victime d’un accident de la route en avril 1995, il fut unanimement regretté.

PAGES Guy

Il a fait partie des Communautés monastiques de Vézelay (« incardiné » à Paris). Il a servi à Châtel comme vicaire des pères Moreau et Pinon. Il est retourné à Paris où il a servi sur différentes paroisses , et en particulier avec le père GITTON à St Germain l’Auxerrois.

PINON  Germain

Il a eu en charge la paroisse de Châtel après le décès brutal du curé MOREAU. Il assurait les messes du dimanche et déléguait au père PAGES, son vicaire, le fonctionnement quotidien de la paroisse. A de nombreuses responsabilités sur le plan diocésain.

NADLONEK Joseph

Depuis de nombreuses années en France ; il a été vicaire dans l’Avallonnais avant de venir à Châtel. D’une famille modeste ayant vécu les évènements douloureux de sa Pologne natale, il ressent profondément et avec tristesse la désertification des églises en France.

Il a fait installer un orgue à l’église de Châtel et favorise la venue d’organistes pour des concerts de qualité.  « Très cultivé, fin psychologue et de mémoire étonnante…, le père Joseph… ».

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