note de A. Buet, 2004
1803 – Enquête sur les maisons et leurs toitures
Réf. : Annales de Bourgogne – 1957 – Tome 29 – Fasc. 1.
Article de Mr Henri FORESTIER : « Ce que les dossiers administratifs du 1er Empire offrent à l’histoire rurale et au folklore ».
Un document cité présente une statistique de l’An X sur « l’état général des maisons couvertes en tuile et en paille » dans l’arrondissement d’Avallon . (Cote VI M1).
Ci-après, une reproduction de quelques lignes de ce tableau.

On note une erreur sur le décompte effectué à Montillot ; pour 840 habitants environ, il y aurait alors 191 maisons ( en 1696, d’après Vauban, il y en avait 95 ). Mais on doit probablement remplacer « 151 » par « 181 » ; la proportion de maisons couvertes de paille serait donc de 94,8 % !
Alors que le tableau complet pour l’arrondissement indique 2299 toits en paille pour 5536 maisons, soit 41,5 %…
Avallon compte 140 toits en paille pour 746 maisons ( 18,8 %) ; l’enquêteur note : « il n’y a dans la commune d’Avallon que les maisons écartées et hameaux de couvertes en paille et le reste en thuiles ».
Vézelay compte 40 toits de paille pour 334 maisons ( 12 %) ; même remarque : « dans la commune de Vézelay, il n’y a que les maisons écartées qui sont couvertes en pail ; il y a dans cette ditte commune beaucoup de maisons inhabitées ».
Certains villages sont plus favorisés : 15 en paille sur 105 à Givry, 2 sur 76 à Tharoiseau, 12 sur 287 à Saint-Perre, 12 sur 175 à Asquins, 1 sur 60 à Domecy sur le Vault…Mais 160 sur 173 à Brosses, 50 sur 68 à Blannay, 88 sur 97 à Island, 34 sur 38 à Menades…
Petit à petit au cours du 19ème siècle, les toits en paille de seigle (« glui » ou « gluy ») ont été remplacés par des tuiles, et de nouvelles maisons ont été construites, la population étant passée de 842 en 1801 à 959 en 1851 ( elle est retombée à 639 en 1898 par suite du mouvement d’ « exode rural » vers la région parisienne).
On lit dans l’ « Histoire de la France rurale » (G.DUBY – Ed. du Seuil), que les paysans ont regretté longtemps leurs anciens toits : « Bon marché, ils donnaient le frais l’été et la chaleur en hiver, mais c’était un toit périssable… »
Pierre GUTTIN nous rapporte qu’au début du 20éme siècle il existait à Montillot un certain nombre de toits de chaume ; on reconnaîtrait encore de nos jours ces maisons anciennes, caractérisées par une pente du toit très accentuée. A la fin, on s’en servait pour remiser du fourrage ; en été, il y faisait si frais qu’il fallait éviter d’y entrer en sueur…
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